Gr10 Saint Jean Pied de Port Hendaye : tout savoir sur cette traversée des Pyrénées

Gr10 Saint Jean Pied de Port Hendaye : tout savoir sur cette traversée des Pyrénées

Une aventure mythique : traverser les Pyrénées de Saint-Jean-Pied-de-Port à Hendaye

Ah, la GR10… Pour certains, c’est un défi sportif taillé dans la sueur et les panoramas vertigineux. Pour d’autres, c’est une introspection en randonnée, une aventure humaine qui sent le pin, la terre humide et… la crème anti-ampoules. Entre les deux, il y a ceux, comme toi peut-être, sur le point de se lancer sur ce tronçon emblématique qui relie Saint-Jean-Pied-de-Port à Hendaye, dans les Pyrénées-Atlantiques. Et franchement, quelle bonne idée tu as eue là !

Car ce bout de la GR10, c’est un condensé du Pays Basque : vallées verdoyantes, villages aux toitures rouges, chants de pottoks dans le lointain (si, si, un pottok, c’est un petit cheval à l’accent du Sud-Ouest), et cette proximité fascinante entre la culture française et espagnole. Autrement dit ? Une rando pas comme les autres.

GR10 en bref : c’est quoi exactement ?

GR signifie “Grande Randonnée”, et le 10, c’est tout simplement le numéro de la bête. Cette ligne rouge et blanche traverse les Pyrénées françaises d’est en ouest (ou l’inverse, selon ton sens de l’orientation), entre Hendaye sur la côte Atlantique et Banyuls-sur-Mer sur la Méditerranée. Soit environ 900 km de marche et près de 55 000 m de dénivelé cumulé. Autant dire que tes mollets vont faire la connaissance de muscles insoupçonnés !

Mais rassure-toi, on ne va pas tout faire d’une traite ici. Concentrons-nous sur cette portion passionnante : de Saint-Jean-Pied-de-Port à Hendaye. Soit la première (ou dernière) section de la GR10, longue d’environ 170 km et réalisable en 7 à 10 jours de marche, selon ton rythme, ton goût pour les pauses pique-nique et ta tolérance au fromage de brebis.

Pourquoi ce tronçon vaut le détour

Ce n’est pas seulement une mise en jambe. C’est une immersion dans l’âme basque. À peine parti de Saint-Jean-Pied-de-Port, tu croises des fermes séculaires, des bergers souriants, et des collines qui sentent bon la liberté… et parfois, la brebis qui a oublié de mettre du parfum.

Surtout, ce tronçon te fait passer par quelques perles :

  • Sare et ses maisons typiques blanches à poutres rouges.
  • Ascain, adorable village blotti au pied de la Rhune.
  • Les crêtes d’Iparla, passage à couper le souffle (littéralement, si tu n’as pas fait de cardio ces derniers mois).
  • La Rhune, avec son célèbre petit train et son panorama à 360° sur l’Atlantique et les montagnes.
  • L’arrivée sur la baie d’Hendaye, véritable apothéose marine après des jours de randonnée montagnarde.

Le contraste entre les hauteurs et l’océan est saisissant. On a presque envie d’applaudir à l’arrivée. D’ailleurs, personne ne t’en empêchera, tu l’as bien mérité.

Comment s’y préparer sans vendre un rein

Tu n’as pas besoin d’être un alpiniste suisse sponsorisé par trois marques de matériel outdoor pour partir sur ce tronçon. Mais un minimum de préparation, ça aide.

  • Des bonnes chaussures (ça paraît évident, mais visiblement pas pour tout le monde croisé en tongs sur les sentiers…)
  • Un sac entre 10 et 13 kg max : au-delà, c’est ton dos qui organise un syndicat.
  • Une carte et un topo-guide : oui, même si tu as une appli GPS. La batterie, c’est fourbe.
  • De l’eau : pas juste une petite gourde stylée Instagram. Prévoyez 2L minimum/jour.
  • Une crème solaire : les coups de soleil en montagne, c’est vite traitre.

T’as un doute ? Rappelle-toi cette règle d’or : chaque gramme compte quand il faut le porter pendant 8h/jour. Alors, le roman de 600 pages, la veste “au cas où” non-étanche, ou le pot de confiture maison “histoire de”… ils peuvent te dire au revoir.

Où dormir et manger en chemin (et où éviter de finir à jeun dans une grange)

Bonne nouvelle : ce tronçon est bien équipé en refuges, gîtes, auberges, et parfois même camping. Certains villages (comme Bidarray ou Saint-Étienne-de-Baïgorry) proposent aussi de quoi te ravitailler. Mais – et c’est un mais appuyé – on ne part pas sans s’être un minimum renseigné sur les ouvertures saisonnières. J’ai encore le souvenir cuisant d’un soir à marcher 3 km de plus parce que la boulangerie indiquée sur Google Maps avait fermé « définitivement »… le mois précédent.

Les repas sont souvent proposés dans les gîtes, et c’est là qu’on vit ces fameux moments de “table commune”, où randonneurs du monde entier refont le monde entre deux assiettes bien garnies et un verre d’Irouléguy (à boire avec modération, sinon, bon courage pour attaquer les montées du lendemain).

Sens de la marche : Est-Ouest ou Ouest-Est ?

Il y a un petit débat dans la communauté des randonneurs (oui, elle existe) : vaut-il mieux commencer par Hendaye ou par Saint-Jean-Pied-de-Port ? Personnellement, je suis fan du départ à Saint-Jean. Pourquoi ? Parce que tu commences tout de suite par des paysages de montagne, tu suis une progression naturelle vers l’océan, et – petit bonus psychologique – tu termines “en descente”. Même si, soyons réalistes, en rando, il y a toujours une montée cachée au prochain virage.

Partir de Saint-Jean, c’est aussi rencontrer plus de monde sur le sentier. Et ça, ça peut faire la différence après trois jours seuls avec le chant de ton camelbak et ton monologue interne du type “mais pourquoi je fais ça, déjà ?”

Quand partir ? Question de météo… et de mental

Le meilleur moment pour emprunter cette portion est de mai à octobre. En dehors de ces dates, attention : certaines étapes peuvent devenir impraticables (neige, glissements de terrain, fermetures saisonnières…).

En été, pense à partir tôt pour éviter les coups de chaud. Et prévois toujours une cape de pluie, parce qu’on n’est pas à Ibiza ici. Le climat océanique peut te surprendre… et pas toujours dans le bon sens du terme. Mais bon, un bon orage surprise, ça forge le caractère, non ?

Petites anecdotes de sentier (ou comment j’ai perdu une chaussette, mais gagné un ami)

C’est ça aussi la magie de la GR10 : les imprévus. Un jour, en descendant vers Aïnhoa, j’ai perdu une chaussette en faisant sécher mes affaires sur une clôture (erreur de débutant, je sais). Un type que j’avais croisé deux jours plus tôt me reconnaît, rigole, et me tend une chaussette… la mienne.

On a fini par marcher ensemble jusqu’à Hendaye, à échanger nos galères, nos recettes de barres énergétiques maison, et même nos playlists pour les longues montées. Comme quoi, parfois, perdre une chaussette, c’est gagner un compagnon de route.

Alors, prêt à chausser les godillots ?

Le tronçon Saint-Jean-Pied-de-Port – Hendaye, ce n’est pas juste une rando. C’est une parenthèse dans ta vie, une respiration, une bouffée d’air pur entre deux e-mails de travail ou une énième pub pour une montre connectée. C’est aussi une leçon de résilience, de lenteur, de contemplation. Et peut-être, pourquoi pas, le début d’une addiction… à la montagne, à la marche, ou au fromage basque.

Et qui sait ? Une fois arrivé à Hendaye, face à l’océan, une idée folle pourra germer : “Et si je faisais toute la GR10, finalement ?”

Mais bon, une chose après l’autre, hein. Commence déjà par lacer tes chaussures. On t’attend sur le sentier.


Publié

dans

par

Étiquettes :